
Des peuples gaulois à la paysannerie médiévale, jusqu’aux bergers des années 1930 en transhumance, cette méthode de cuisson du pain a traversé les siècles — simple, mobile et efficace.
Mais attention : cuire du pain dans un chaudron ne se fait pas comme mijoter un ragoût.
Le feu : vif pour le pain, doux pour la cuisine
L’un des points clés est la gestion du feu :
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Pour la cuisson du pain, la température du chaudron doit être élevée : entre 200 et 250 °C.
➤ Il faut un feu vif, de bonnes braises en dessous et sur le couvercle pour simuler un four fermé. Le chaudron doit être préchauffé sur les flammes pour bien monter en température. -
Pour la cuisine quotidienne (ragoûts, brouets, bouillies, etc..), c’est l’inverse : on évite les flammes.
➤ On cuisine sur un lit de braises douces, autour de 90–95 °C, pour une cuisson lente, régulière, sans brûler. Pas de flammes !
Trois traditions de pain au chaudron
- Chez les Gaulois
Le pain était souvent fait à base de farines d’épeautre, d’orge et de millet. La fermentation était naturelle, via un levain, et la cuisson se faisait dans un chaudron tapissé de feuilles ou de paille pour éviter que la base du pain ne brûle . Le pain était dense, très peu salé, mais nourrissant.
- Au Moyen Âge
Le pain cuit au chaudron existait surtout chez les plus modestes ou lors des campagnes militaires. On utilisait fréquemment un mélange d'orge et de froment. La fermentation restait lente, à partir du levain, mais les techniques s’affinaient. L’ajout de sel, de valeur marchande importante, dépendait des régions et ressources disponibles – il n’était pas systématique, et souvent moins marqué chez les plus modestes .
- Chez les bergers transhumants (années 30)
Pendant les déplacements en montagne, les bergers faisaient du pain directement dans un chaudron de fonte sur un lit de braise, avec de la farine de froment plus fine et un peu de levain. C’était un pain simple, cuit rapidement à feu vif.
Où se procurer les farines ?
Il n’est pas facile de se procurer des farines d’épeautre complète T150, de millet ou d’orge. Et pour rester cohérent dans notre démarche, il ne s’agit pas seulement de choisir des farines issues de céréales anciennes cultivées dans le respect de l’environnement : il faut aussi privilégier une mouture aussi traditionnelle que possible.
Nous avons trouvé Le Moulin des Moines en Alsace : une entreprise familiale qui a fait le choix de travailler des céréales biologiques avec des méthodes traditionnelles en utilisant encore des meules de pierres !
On vous donne le lien pour vous simplifier les recherches : Le Moulin des Moines
Levain ou levure : que choisir ?
Traditionnellement, seul le levain naturel était utilisé dans ces pains anciens. C’est ce qui permettait la fermentation lente, rustique, en phase avec les ressources disponibles.
👉 Mais on peut utiliser de la levure fraîche de boulanger comme alternative moderne.
Cela facilite la levée et réduit le temps de fermentation, mais ce n’est plus historiquement réaliste !
Pour cuire du pain au chaudron, il faut en faire un four !
Il faut des braises vives, et même des flammes, un chaudron très chaud, un couvercle bien fermé et recouvert de braises.
Que vous soyez curieux d’histoire vivante, amateur de bushcraft ou cuisinier expérimental : le pain au chaudron est un geste simple, mais chargé de mémoire.
À vous de mettre la main à la pâte !
Tout le matériel est disponible sur le site pour vous lancer maintenant !

